Diet Nutritive

En fin de floraison, la réduction de l’azote stoppe la production de chlorophylle.

Privée de cette ressource, la plante convertit ses pigments et transforme leur énergie en sucres et arômes. La diet nutritive provoque cette transition naturelle, où la plante consomme ses réserves pour affiner son profil sensoriel.

Infos rapides

Durée estimée

10 à 14 jours

Cycle Lumineux

12H☼/12H☾

T° Moyenne

24°C

Humidité

45 – 55 %

Pré-requis

Les indispensables avant de démarrer

Sol stable et équilibré

Le substrat doit être vivant, aéré et encore légèrement humide. Aucun excès d’eau ni d’amendement récent : l’activité microbienne doit être douce et stable.

Plantes en fin de floraison active

Les fleurs sont formées, les pistils majoritairement oxydés, et les trichomes commencent à se troubler. C’est le signal pour enclencher la phase de diet nutritive.

Routines clés

à répéter chaque semaine

1. Arrosage et Stimulation

En phase de diet nutritive, l’objectif n’est plus d’alimenter la plante mais de maintenir une humidité douce pour que la vie microbienne reste active. Les apports se font plus espacés et plus légers : le sol doit respirer entre deux arrosages, sans jamais sécher complètement.

Pourquoi

  • L’humidité contrôlée soutient la dernière activité microbienne sans relancer la minéralisation azotée.
  • Une légère tension hydrique favorise la concentration des sucres et arômes dans les fleurs.
  • Le sol restant aéré et vivant préserve la structure du système racinaire jusqu’à la récolte.

 

Comment

  • Deux arrosages par semaine, ajustés selon la vitesse de séchage du substrat.
  • Volume réduit à 8 à 10 % du pot (ex. pot 11 L : 0,9 à 1,1 L).
  • Eau tempérée entre 20 et 22 °C, pH stable autour de 6,4.
  • Verser lentement, en deux passages espacés de quelques minutes.
  • Arrêter dès les premières gouttes de drainage, sans excès d’eau dans la soucoupe.

 

Repères sensoriels

  • Le pot s’allège d’environ 30 % avant arrosage.
  • Le sol dégage une odeur douce de terre forestière, sans acidité.
  • La texture reste souple, humide au toucher, jamais compacte ni poussiéreuse.
  • Les feuilles basses s’assouplissent légèrement avant l’arrosage : signe d’équilibre hydrique.

 

Erreurs fréquentes

  • Arroser trop abondamment, ce qui relance la nutrition et bloque la concentration aromatique.
  • Utiliser une eau froide ou stagnante, qui perturbe les racines.
  • Laisser le substrat se dessécher entièrement, ce qui affaiblit la micro-vie.
  • Ajouter des ferments ou mélasse à forte dose en fin de cycle.

2. Observation et gestion de la sénescence

À ce stade, la plante entre naturellement en sénescence. Elle recycle ses nutriments internes et réalloue son énergie vers les fleurs.
Le rôle du cultivateur est d’accompagner ce processus sans le précipiter : observer, ajuster, et ne retirer que ce qui gêne réellement la respiration du couvert végétal.

Pourquoi
La dégradation progressive des feuilles signe la remobilisation de l’azote et la conversion de la chlorophylle en sucres et précurseurs aromatiques.Cette lente mutation physiologique traduit une maturité naturelle, non forcée, garante d’une meilleure qualité sensorielle.

Comment

  • Retirer uniquement les feuilles totalement sèches ou nécrosées.
  • Laisser les feuilles encore partiellement vertes : elles participent au recyclage interne de la plante.
  • Surveiller la coloration : un jaune homogène, sans taches sombres, indique une sénescence saine.
  • Ne jamais forcer la défoliation ni tailler les feuilles supérieures encore actives.

 

Repères sensoriels

  • Les feuilles basales perdent lentement leur couleur, sans se déformer ni se tacher.
  • L’odeur de la plante devient plus douce et sucrée.
  • Le feuillage supérieur reste ferme et légèrement vert, signe d’un équilibre de sénescence.
  • Le sol garde une humidité stable, sans excès ni croûte sèche en surface.

 

Erreurs fréquentes

  • Retirer trop de feuillage et bloquer la remobilisation interne.
  • Confondre sénescence naturelle et carence azotée brutale.
  • Laisser les feuilles mortes s’accumuler sur le sol, ce qui favorise l’humidité stagnante.
  • Chercher à “verdir” la plante en ajoutant des nutriments en fin de cycle.

3. Climat maîtrisé

La phase de diet nutritive demande une atmosphère stable et légèrement plus sèche. L’objectif est de ralentir la transpiration sans bloquer la respiration des fleurs, afin de favoriser la concentration aromatique et de limiter les risques fongiques.

Pourquoi
Un climat légèrement sec stimule l’évaporation douce et concentre les composés aromatiques volatils. La stabilité thermique maintient un métabolisme végétal régulier, tandis qu’une bonne circulation d’air empêche la condensation sur les fleurs denses. Cette maîtrise climatique assure une fin de floraison saine, sans stress thermique ni excès d’humidité.

Comment

  • Maintenir une température constante entre 23 et 25 °C en journée, légèrement plus fraîche la nuit.
  • Stabiliser l’humidité relative autour de 45 à 50 %.
  • Assurer une circulation d’air douce et continue, sans courant direct sur les fleurs.
  • Éviter les variations brutales de température ou d’hygrométrie entre le jour et la nuit.

 

Repères sensoriels

  • L’air paraît sec mais non brûlant.
    Les fleurs se raffermissent légèrement sans durcir.
  • Les parois du grow room restent sèches au toucher, sans condensation visible.
  • Le parfum se fait plus net, signe d’une meilleure volatilisation aromatique.

 

Erreurs fréquentes

  • Humidité trop élevée favorisant le botrytis ou la moisissure interne.
  • Vent trop fort ou dirigé directement sur les têtes.
  • Baisse excessive de température la nuit provoquant stress et ralentissement de maturation.
  • Absence de renouvellement d’air entraînant une odeur lourde et stagnante.

Paramètres essentiels

Gains mesurables, risques contrôlés

Arrosage

Repères rapides :

  • Fréquence : 3 x par semaine (lundi • mercredi • vendredi)
  • Quantité : 10 % du volume du pot (1 L pour 10 L de substrat)
  • Le sol doit rester humide, jamais détrempé.

Objectif : maintenir l’humidité sans relancer la nutrition.
En fin de cycle, la plante consomme moins, le sol respire plus lentement. L’enjeu est d’arroser juste ce qu’il faut pour préserver la micro-vie sans saturer le substrat.

Lundi – Eau claire

Mercredi – Eau claire

Vendredi – Eau claire

Climats

Paramétre

Cible

Lumière ON

12 Heures

Lumière OFF

12 Heures

Hauteur LED

45-55 cm

T° Jour

23–25 °C

T° Nuit

20–21 °C

Humidité

45–55 %

Paramétre

Cible

PPDF

450–600 µmol

VPD

1,2–1,4 kPa

pH eau

6,5

T° substrat

20–22 °C

Produit conseillé : De l'eau. Pas plus, pas moins.

Techniques avancées

Optimisation de la culture organique

Observation de maturité

La phase de diet nutritive se conclut par une observation quotidienne de la plante. Chaque signe de changement, couleur, odeur, texture, indique la progression vers la maturité finale. C’est une étape d’attention et de patience où chaque jour affine la qualité du résultat.

Pourquoi
La diet nutritive prépare la récolte. En fin de cycle, la plante concentre ses arômes, épaissit ses résines et ajuste naturellement son équilibre interne. Observer ces évolutions permet d’intervenir au moment exact où les composés aromatiques atteignent leur plein potentiel, avant toute dégradation oxydative.

Comment

  • Surveiller la couleur des trichomes à la loupe : d’abord translucides, ils deviennent laiteux puis ambrés.
  • Repérer le changement d’odeur : plus sucrée, plus profonde, moins végétale.
  • Noter la texture des fleurs : ferme, légèrement collante, sans humidité excessive.
  • Planifier la récolte dès que la majorité des trichomes atteignent un aspect laiteux avec 10 à 20 % d’ambrés.

 

Repères sensoriels

  • Les pistils foncent et se recroquevillent progressivement.
  • L’arôme s’intensifie et devient plus complexe, avec des notes chaudes et sucrées.
  • La résine devient épaisse et collante au toucher.
  • La plante semble “ralentie”, signe d’une maturité métabolique atteinte.

 

Erreurs fréquentes

  • Récolter trop tôt, avant la conversion complète des trichomes.
  • Prolonger la phase au-delà du point optimal, entraînant oxydation des arômes.
  • Confondre jaunissement des feuilles avec surmaturité.
  • Manipuler excessivement les fleurs pendant les observations, risquant d’endommager les trichomes.

Rappel de contrôle

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